Mardi 11 décembre 2018

Au cours des dernières années, les entraîneurs canadiens ont demandé aux entraîneurs d’acquérir des points de développement professionnel afin de conserver leur certification d’entraîneur. Les cours offerts par le PNCE ainsi que les événements non sanctionnés par le PNCE seront pris en compte pour l’obtention de points de développement professionnel. Le nombre de points dépend du type de parcours suivi ou de tournoi suivi. Vingt points doivent être accumulés en quatre ans, ainsi que des points d’entraînement dans les principaux tournois nationaux et internationaux. Ceci est fait pour les entraîneurs des niveaux supérieurs.

La théorie sous-jacente est que les entraîneurs se tiennent au courant de tous les matériels d’entraînement les plus récents et ont une présence constante sur le tapis, ce qui leur permet de rester pertinents pour le présent et les années à venir. La même chose est faite dans l’éducation, où les dates de développement professionnel sont fixées aux jours où les étudiants ne sont pas obligés d’entrer. Les enseignants se rendent dans un lieu différent ou un orateur se rend à l’école. Présentement, le développement professionnel publié par le PNCE couvre une grande variété de sujets, la plupart d’entre eux relevant de disciplines multi-sports (généralisées et non spécifiques à un sport), qui peuvent être complétés en ligne pour la plupart. Comme tout développement professionnel, il y a de bonnes et de mauvaises choses associées. D’une part, le développement professionnel, s’il est bien fait, peut être extrêmement bénéfique, car il donne accès à du matériel que les entraîneurs peuvent ne pas avoir à leur disposition. Cela peut les exposer à de nouvelles idées qui profiteront à leurs athlètes à court et à long terme et comment cela peut-il être mauvais ?

J’ai fait du développement professionnel en entraînant des athlètes autochtones et je l’ai trouvé très utile.

Le développement professionnel, s’il est mal effectué, peut être considéré comme une perte de temps et une perte de fonds. Dans le pire des cas, il semble parfois que les personnes qui élaborent ces matériaux ont consacré tout leur temps à la recherche et pas assez à des applications pratiques. En outre, certains entraîneurs qui pensent ne pas en bénéficier ou, pire encore, que le développement professionnel est en deçà de leur niveau de certification, peuvent être résistants, même un peu hostiles. Je pense que les entraîneurs de niveau supérieur en particulier tomberaient dans cette catégorie. Et pourquoi pas ? Les années et la certification nécessaire pour devenir un entraîneur de niveau master sont suffisamment longues et ne devraient nécessiter que le développement de base professionnel. Pourtant, ils sont obligés de faire le même montant que les autres entraîneurs. Je suppose que cela ressemble à des professeurs d’université qui doivent publier chaque année pour rester pertinents aux yeux de leurs collègues.

Les camps d’entraînement peuvent être utilisés pour accumuler des points de développement professionnel

Alors, quel est mon avis sur le développement professionnel ? Pour être honnête, je suis vraiment sur la clôture avec ceci. D’une part, je pense que les entraîneurs doivent rester pertinents, et qu’un certain type de freins et contrepoids doit être mis en place afin de s’assurer que c’est bien le cas. Cependant, je pense aussi qu’en tant qu’entraîneurs qui donnent de leur temps et que nous sommes nombreux à le faire, cela peut être un impératif. Certains d’entre nous n’ont pas le temps de faire face aux extras alors que nous luttons contre tout le reste. Nous devons équilibrer notre vie personnelle, nos tâches d’entraîneur et notre carrière, pour n’en nommer que quelques-unes. C’est la réalité de nombreux entraîneurs au Canada et certainement au Québec. Les entraîneurs à temps-plein va avoir la chance à cet égard car le coût ainsi que le temps nécessaire à l’acquisition de points de développement professionnel ont déjà été pris en compte dans leur profession.

Au risque de paraître un peu négatif, cela peut également éloigner les personnes qui ont une vision exagérée de leur propre importance et qui refusent de suivre le développement professionnel. S’ils croient que le développement professionnel peut ne leur être d’aucune utilité, ils ne peuvent le faire. Donc, dans ce sens, il peut y avoir des avantages supplémentaires à garder des personnes qui entraînent mais ne veulent pas faire le travail nécessaire pour maintenir leur certification. En théorie, il ne restera plus que les personnes qui veulent encadrer et qui s’efforcent de rester pertinentes.

En fin de compte, comme pour tout, il y a des aspects positifs et négatifs. Je pense que le truc, c’est que nous devons nous assurer qu’il y a plus de points positifs que de points négatifs. Le développement professionnel doit être fait avec des progrès quantifiables et pas seulement dans le but d’offrir un travail occupé. Les développeurs de ces modules pourraient dire que tout ce qu’ils publient a de la valeur, mais de ce que j’ai vu, beaucoup de ce qui est disponible est très générique. Le développement professionnel spécifique à un sport doit également être pris en compte, car ce concept de “taille unique” ne devrait pas être appliqué à tous les sports. En fin de compte, je pense que ce concept de développement professionnel devra passer par plusieurs phases pour être à la fois significatif et pratique.