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Mes expériences aux Championnats du monde U23 de 2025

Lundi 10 novembre 2025

Six jours interminables ! Je suis rentré il y a deux lundis des Championnats du monde U23 à 14h30 et j’ai consacré mes deux dernières semaines à récupérer et à rattraper mon retard. En tant que professeur, j’avais beaucoup de choses à régler avant mon départ et, compte tenu de la nature des cours que j’enseigne, sans parler de l’établissement où je travaille, je ne pouvais pas me permettre de laisser mes élèves avec des tâches ingrates. Ce n’est que maintenant que j’ai eu deux semaines pour décompresser et réfléchir un peu à mon expérience aux Mondiaux U23. Tirer profit de cette expérience me permettra, ainsi qu’aux athlètes que j’ai entraînés, de progresser et de me développer afin de mieux les accompagner vers de meilleurs résultats l’année prochaine. Il est également important de noter que l’un de mes objectifs en tant qu’entraîneur était d’entraîner aux Championnats du monde ; j’ai donc franchi une nouvelle étape importante.

L’équipe féminine (Photo propriété de BigJoeWrestling)

Je me suis rendu compte que peu d’entraîneurs auront la chance d’entraîner dans un tournoi d’un tel niveau. Certains peuvent y consacrer leur vie, être extrêmement compétents et dévoués, mais ne jamais avoir l’opportunité d’entraîner lors d’un tel événement, faute d’athlète qualifié ou parce qu’ils n’ont pas été sélectionnés. Et certains entraîneurs n’ont peut-être tout simplement pas le niveau requis. Comme pour les athlètes, le talent est essentiel et tous les entraîneurs ne le possèdent pas. Inutile de dire que j’étais reconnaissant de cette expérience.

L’équipe masculine (Photo propriété de BigJoeWrestling)

Parmi les nombreuses choses que j’ai vues aux Championnats du monde, l’intensité est ce qui m’a le plus marqué. À ce niveau, les athlètes et les entraîneurs sont concentrés au maximum, car la moindre erreur peut signifier la fin du tournoi, et devoir compter sur les repêchages pour se qualifier est une façon désastreuse de gâcher le reste de la compétition.

C’est pourquoi j’ai pensé partager avec vous quelques-unes de mes expériences vécues lors de ce tournoi, en commençant par les préparatifs et en terminant par le déroulement de la compétition. Pour commencer, voici notre voyage jusqu’au tournoi.

En attente à Francfort

J’ai quitté Montréal mardi soir, avec une escale à Francfort, avant de prendre l’avion pour la Serbie. De nos jours, de nombreux championnats du monde de lutte se déroulent dans des pays d’Europe de l’Est, parfois dans les pays de l’ancien bloc soviétique, car les Russes et leurs alliés y sont autorisés à concourir plus facilement. L’agression russe en Ukraine a conduit de nombreux pays à interdire à la Russie de participer à certaines compétitions sportives. Par conséquent, les athlètes russes et leurs alliés doivent concourir sous la bannière de l’UWW et sont désignés comme « Athlètes d’une nation indépendante ». Arrivés à Belgrade, nous avons pris la navette pour Novi Sad. Dans le bus se trouvaient des athlètes des États-Unis, d’Allemagne, de Russie et d’Inde. Les voyages, et en particulier les longs trajets, peuvent affecter les performances des athlètes, et c’est pourquoi je tenais à le mentionner.

L’entrée du complexe est monstrueuse (Photo propriété de I❤️NS)

Nous avons été conduits au lieu de la compétition, le complexe sportif et commercial de Spens, puis placés dans des véhicules individuels pour rejoindre nos hôtels respectifs. Ce complexe est un véritable monstre, vestige de l’époque soviétique où les bâtiments étaient construits pour durer et intimider. Abritant apparemment presque tous les sports, je n’ai pas eu le temps de tout voir pendant mon séjour.

Un long couloir qui semble ne mener nulle part

L’intérieur du lieu, bien que rustique et désuet, dégageait néanmoins une impression de grandeur, parfaitement adaptée à l’événement. Construit en béton et en acier, ce type de construction est impensable de nos jours. J’imagine mal à quoi il devait ressembler à ses débuts. On aurait dit qu’il pouvait résister à une bombe !

La zone d’échauffement était plutôt grande….

…. Comme le lieu de la compétition

Le niveau de lutte était élevé, comme on pouvait s’y attendre pour un événement de cette envergure. Nombre d’athlètes avaient déjà concouru pour leurs équipes seniors ou juniors, témoignant ainsi de leur grande expérience internationale. À noter que, depuis l’emplacement de notre contingent canadien, j’avais une vue directe sur l’échauffement et la préparation de l’équipe japonaise. Il va sans dire que le spectacle d’athlètes de si haut niveau exécutant leurs échauffements et leurs techniques avec autant de discipline et de précision nous éclaire sur nos propres progrès et sur le chemin qu’il nous reste à parcourir.

Le corral

Durant mon séjour, je tiens à souligner l’accueil chaleureux que m’ont réservé les membres de l’équipe d’entraîneurs canadienne, qui m’ont permis de rester impliqué tout au long du tournoi. Bien que j’aie concouru à la même époque que certains de ces entraîneurs, ou affronté leurs athlètes, je connaissais chacun d’eux et j’ai été ravi de constater que nous partagions tous le même objectif : la réussite des athlètes canadiens. Ils m’ont même fait participer à d’autres combats après la fin des compétitions de mes athlètes, au lieu de me laisser sur la touche, ce qui fut une agréable surprise. Cette capacité à travailler ensemble est une chose que je connais bien, car j’ai le privilège de collaborer avec des personnes exceptionnelles qui, elles aussi, s’efforcent de me maintenir impliqué.

De toutes les personnes que l’on peut croiser à Novi Sad…

Enfin, il convient de souligner que même si les résultats n’ont pas été à la hauteur de mes espérances, l’expérience acquise a été inestimable. J’avais déjà vécu ce genre d’expériences lors d’autres compétitions internationales, ainsi qu’à travers les récits de mes collègues entraîneurs et coéquipiers. Ainsi, même si je savais à quoi m’attendre, l’immersion totale a été une tout autre histoire. Cela m’a permis de mieux comprendre comment m’améliorer en tant qu’entraîneur et quelles étapes nos athlètes doivent franchir pour réussir. Inutile de préciser que si on me proposait d’y retourner, j’accepterais sans hésiter. J’espère participer à de nombreux autres Championnats du monde !

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