Jeudi 1er août 2024

À moins d’une semaine du début des épreuves de lutte, le 5 août, Linda Morais sera la première de nos athlètes québécois à fouler les tapis dans la catégorie des 68 kg. Alex Moore entamera sa quête de médaille le 8 août. Ils seront rejoints par l’entraîneur David Zilberman, qui participe à ses troisièmes Jeux olympiques (un en tant qu’athlète et deux en tant qu’entraîneur). Le format est différent de celui des Championnats du monde en ce sens que les divisions seront mixtes. En d’autres termes, ce n’est pas comme si tous les combats de lutte gréco-romaine se dérouleraient le même jour, suivis de la lutte féminine et de la lutte libre. Au lieu de cela, chaque jour aura un peu de tout. J’imagine que cela est fait pour offrir une variété au type de lutte pour le public en générale. Comme il s’agit souvent du point culminant de la carrière d’un lutteur, il devrait être exposé au monde sur l’une de ses plus grandes scènes. Nous souhaitons à nos deux athlètes québécois la meilleure des chances lors de cet événement.

Nos athlètes seront entre de bonnes mains avec l’entraîneur David Zilberman

Ce champ promet d’être très ouvert, car aucun athlète russe ne participera à l’événement. C’est très similaire à l’époque où l’Union soviétique avait boycotté les Jeux olympiques de 1984 à Los Angeles. Quarante ans jour pour jour, l’histoire se répète. Cela ne signifie pas que les temps seront plus faciles pour nos athlètes. Linda est médaillée de bronze mondiale dans cette catégorie en 2022, mais la catégorie elle-même démontre beaucoup de qualité. Avec la championne du monde Buse Tosun de Turquie ainsi que la championne du monde des 65 kg Nonoka Osaki du Japon et Amit Elor, champion du monde des 72 kg des États-Unis, cette catégorie est peuplée de certains des meilleurs des meilleurs du passé, du présent et du futur. Linda est une athlète de classe mondiale qui a toujours été à la hauteur de la situation, donc la sous-estimer serait une erreur.

Bonne chance Linda!

Dans la catégorie des 86 kg en lutte libre, Alex Moore aura lui aussi un sérieux défi à relever. Bien que le champion du monde et les dernier Jeux Olympique Dave Taylor des États-Unis ait été battu lors du match de qualification de son pays par Aaron Brooks, Hassan Yasdani Chirati d’Iran, médaillé d’argent mondial et olympique, sera présent ainsi qu’Azamat Dauletbekov du Kazakhstan, médaillé de bronze en 2023. Dauletbekov a la distinction d’être le numéro un du tournoi dans cette catégorie de poids. Cependant, Alex a toujours eu la capacité de réaliser de grandes choses et je m’attends à ce qu’il fasse très bien lors de la compétition.

Bonne chance Alex!

Ce sera aussi la première fois que le Québec aura plus d’un représentant aux Jeux olympiques depuis 2012, lorsque Martine Dugrenier et David Tremblay étaient nos représentants du Québec. L’équipe olympique canadienne elle-même n’a qualifié que six athlètes cette année, donc la présence du Québec doit être considérée comme significative puisque nous n’avons pas l’une des plus grandes populations de lutteurs au pays, nous traînant derrière l’Ontario, la Colombie-Britannique et même l’Alberta en termes d’athlètes.

Une friandise sur le thème olympique

Personnellement, j’ai toujours aimé les Jeux olympiques. Pour de nombreux athlètes, c’est souvent l’aboutissement d’une carrière et la réalisation d’un rêve qui a commencé quand ils étaient enfants. C’est aussi l’une des rares occasions où la lutte est mise en valeur par rapport aux autres sports, car nous travaillons souvent dans l’obscurité. De ce fait, nous ne sommes pas aussi populaires que le basket-ball ou le football sur la scène mondiale et nous ne semblons pas toujours faire notre promotion lorsque nous en avons l’occasion. Et pourtant, si l’on veut parler de prolifération, la lutte est présente dans presque tous les coins du monde, que ce soit en tant que style international reconnu ou si le pays concerné possède sa propre forme culturelle. On pourrait penser qu’avec un tel niveau de saturation, nous serions plus présents sur la scène sportive mondiale. Mais ce n’est pas le cas.

L’équipe qui a contribué à sa manière au succès de nos athlètes, se réunit pour leur souhaiter bonne chance à Paris

J’ai eu le plaisir de voir Alex et Dave grandir dès leur plus jeune âge. Même si les défis étaient extrêmement difficiles et que le désir d’abandonner était peut-être toujours présent dans leur esprit, ils ont persévéré. Et même si je ne connais pas Linda depuis aussi longtemps, je me souviendrai toujours de son appréciation pour la contribution de tous les entraîneurs à son succès, que ce soit directement ou indirectement. Même si j’ai contribué un peu à leur succès, je me sens privilégié d’avoir été là. Bonne chance Dave, Alex et Linda et c’est parti !