Jeudi 7 mars 2018
J’ai souvent dit que la génération actuelle d’athlètes en Canada n’était peut-être pas aussi compétitive que nos homologues étrangers. Cela tient en partie au fait que dans cette société lourde en litige, les enfants semblent mieux protégés et que, par conséquent, ils ne sont pas jugés adaptés aux rigueurs de certains sports, notamment la lutte (il est intéressant de noter que la plupart des parents n’ont problèmes de hockey ou de football). Les parents sont plus susceptibles de souligner les dangers potentiels que les avantages potentiels associés à notre sport. Certes, le Canada n’est pas connu pour ses prouesses en matière de lutte, mais il est en même temps alarmant de se retrouver à la traîne par rapport à d’autres pays ayant une taille de population similaire. Certains pays plus petits d’Europe (même si leur population est plus nombreuse) produisent de meilleurs lutteurs que nous. On pourrait dire que cela est probablement dû au fait que notre pays n’a pas une forte culture de la lutte et que cela a quelque chose à voir avec cela. Cependant, je dirais aussi que nous avons tendance à protéger nos enfants de tous les types de choses physiques qui n’ont rien à voir avec le hockey ou le football. On pense que cela est fait en raison de la préoccupation croissante pour des choses telles que l’intimidation, en ce sens que l’argument est que les grands enfants peuvent essayer de s’imposer physiquement aux plus petits. Si ce n’est pas le cas dans un sport d’équipe organisé, on pense que les jeunes athlètes commenceront à assimiler la taille à la puissance et utiliseront donc cet avantage physique pour résoudre tous leurs problèmes, et des efforts semblent être déployés pour décourager cela. Cependant, même si je pense qu’il peut y avoir des problèmes légitimes à ce sujet, nous avons dépassé les attentes dans sa mise en œuvre.
Ce que je veux dire fondamentalement par ceci, c’est que si l’intimidation est réelle, la façon dont nous avons traité le problème a éliminé beaucoup d’indépendance dans la manière dont les enfants le traitent. En intervenant complètement dans le harcèlement, nous avons enlevé le contrôle aux enfants. Permettez-moi de préciser que, même si nous ne devrions pas nous laisser complètement les enfants se réglementer eux-mêmes, je pense que si les enfants pouvaient disposer des outils nécessaires pour résoudre le problème de l’intimidation, cela contribuerait grandement les enfants à être plus autonomes. Cela les préparerait mieux pour des interactions sociales plus complexes plutôt que de simplement courir vers un adulte chaque fois qu’il y a un problème. Certaines études soulignent que le manque d’activité physique (la plupart des écoles semblent réduire l’éducation physique pour le moment) pourrait contribuer à ce manque d’agression refoulée, qui peut être l’une des causes de l’intimidation. C’est pourquoi je pense que de jeu agressif sous surveillance peut être utile. Cependant, certaines personnes soulignent que cela peut amener les enfants à associer agression à des jeux bruts. Dans notre société très protectrice, tout ce qui implique quelque chose de physique est automatiquement évité et arrêté. L’idée de cambriolage organisé est presque complètement étrangère à nos sensibilités. Et pourtant, certains soutiennent que c’est une mauvaise approche et que les enfants ont en fait besoin de débouchés physiques.
Les pensées du “Daily Show” des enfants qui jouent durement à la récréation
Certaines écoles de notre province ont cité le fait que le manque de jeu brutal peut conduire à une agression réprimée et ainsi amener les enfants à être plus agités et plus agressifs. Cela aura évidemment pour effet de rendre les enfants moins concentrés en classe et, par conséquent, de réduire les résultats scolaires. Cela avait conduit certaines écoles à adopter une politique autorisant le jeu brut supervisé pendant les récréations. Un article de Global News, paru dans la Presse canadienne, souligne que les enfants qui se livrent à des jeux difficiles pendant la récréation dans son ensemble sont plus calmes pendant les heures de classe. Maintenant, cela n’a été fait que dans deux écoles, ce qui fait que la taille de l’échantillon est assez faible. Cependant, il n’est pas difficile de comprendre pourquoi cela serait vrai à plus grande échelle. Tous ceux qui ont lutté savent qu’après avoir tout donné pendant un match, que ce soit en tournoi ou en entraînement, vous avez à peine assez d’énergie pour être en colère. Cependant, votre esprit est extrêmement concentré lorsque vous parcourez les détails du match précédent. La libération après un match est cathartique, toute la tension accumulée est relâchée et vous vous sentez en paix malgré certaines des turbulentes émotions qui vous traversent l’esprit.
Si cette étude s’avère un succès et que des jeux rudimentaires sont institués dans plusieurs écoles élémentaires publiques, je dirais que c’est l’occasion idéale pour lancer une initiative visant à intégrer des programmes de lutte à nos programmes d’écoles élémentaires, un peu comme l’ont fait l’Ontario. À l’heure actuelle, il n’y a presque aucun programme offert dans les écoles primaires au Québec. En mettant en œuvre la lutte dans les écoles élémentaires, cela contribuerait certainement à augmenter notre nombre et à propager la lutte dans toute la province. Le problème avec notre province, comme toujours, est le manque d’entraîneurs qualifiés pour enseigner la lutte. Nous devons donc compter sur les clubs pour fournir les programmes aux enfants. En raison de notre nombre limité d’entraîneurs, nous n’avons pas autant de clubs qui proposent de nombreux programmes pour enfants, car la plupart des clubs s’adressent aux athlètes de la population des écoles secondaires. Les Patriotes de St-Cesaire sont l’un des cinq seuls clubs de la province à proposer des programmes pour enfants reconnus qui ont permis aux lutteurs de continuer au plus haut niveau. CLIC, KSS, le YMHA de Montréal et le Club de Lutte de Riverdale sont les autres clubs impliqués dans les programmes de lutte pour enfants.
Le Festival des Patriotes est l’un des seuls tournois entièrement dédié à la lutte des enfants
Ce nouvel accent mis sur le jeu rude et ses avantages pourrait certainement aider la lutte dans la province, car notre objectif est, comme toujours, de voir notre nombre augmenter. En plus de cela, nous espérons que la stigmatisation associée à la lutte commencera à se dissiper et que nous commencerons à avoir un nombre accru d’inscriptions dans nos écoles et nos clubs. Espérons que cela incitera également plus de personnes à s’engager dans l’entraînement chez les jeunes, ce qui sera également bénéfique pour la lutte dans la province.