Samedi 9 novembre 2019

Cela fait maintenant un peu plus d’une semaine que Jade Dufour a remportée sa médaille de bronze aux Championnats du monde seniors des moins de 23 ans à Budapest en Hongrie. Se qualifier pour les championnats du monde est un accomplissement suffisant, mais remporter une médaille aux Championnats du monde est encore plus difficile. Avec sa médaille de bronze, cela a porté à deux le nombre de médailles du Québec (en plus de la médaille d’or de Linda Morais des Championnats du monde senior de 2019), ce qui est assez impressionnant pour une province avec une si petite population de lutteurs.

Comme il s’agissait d’une année de qualification olympique, la compétition a été extrêmement intense aux Championnats du monde, ce qui a été mis en évidence par le fait que de nombreuses superstars internationales n’ont pas réussi à se qualifier ou à remporter une médaille d’or au Championnat du monde. Jordan Burroughs et Kyle Snyder n’ont pas gagné leurs divisions respectives est un exemple qui me vient à l’esprit. À la maison, le Canada a eu un tournoi difficile avec plusieurs de nos athlètes décorés qui se sont démarqués aux championnats du monde seniors à Nur-Sultan. Donc, la question qui doit être posée est “qu’est-ce qui a mal tourné ?” J’ai écrit de nombreux articles sur ce qu’il faut changer pour que cela ne se produise pas et j’ai reçu des commentaires généralement positifs à leur sujet. Pour ceux qui n’ont pas d’opinion ou qui sont en général en désaccord avec ce que j’ai dit, cela reste comme toujours leur prérogative. Je ne me suis jamais qualifié d’expert et loin de moi l’essai de faire valoir mon point de vue. Je suis juste une personne qui a été témoin de nombreuses choses qui se sont passées aux niveaux locaux, provincial, national et international, à la fois en tant qu’athlète et entraîneur. J’ai été impliqué dans le sport de la lutte depuis ma jeunesse jusqu’à ma vie d’adulte. Bien que cela ne me qualifie pas en tant qu’expert, je dirais que j’ai plus droit à une opinion que la plupart des gens. Les gens ne seront pas d’accord avec moi et c’est bien, je ne vais pas essayer de changer d’opinion car je n’ai tout simplement pas le temps de le faire.

Cela dit, qu’est-ce qui a rendu possible la performance du Québec aux deux Championnats du monde seniors ? J’ai mes opinions sur la raison pour laquelle je pense que cela s’est produit, et je vais probablement avoir une foule de raisons pour lesquelles je me trompe. Comme toujours, je me réjouis du discours que nous aurions entre nous lors de tournois ou autres lieux, tant qu’il reste cordial. Je tiens à souligner que je suis bénévole pour l’essentiel alors que je fais ce blog, ainsi que les mises à jour du site Web, en plus de mes autres responsabilités, notamment occuper un poste d’enseignant à temps plein, ainsi que d’entraîner mon programme d’école secondaire et mon équipe de club, pour l’amour de la lutte. Toute attaque en ligne ou en personne montre un manque de classe et de respect. Trop de gens se contentent de critiquer, mais quand vient le temps de soutenir ces critiques, elles disparaissent mystérieusement. Le plus souvent, je trouve généralement que ce sont les personnes les plus critiques qui font le moins. Cela dit, voici mon opinion sur ce qui a conduit au succès du Québec aux Championnats du monde de cette année :

Une petite fédération

Bien que je ne puisse pas parler au nom d’autres fédérations de lutte à travers le pays, n’ayant pas été au courant de leurs rouages, je peux voir les avantages d’une fédération plus petite. Même si avoir une base d’athlètes plus petites peut être alarmant, j’imagine qu’avoir trop de voix dissidentes venant de tous les angles avec une fédération plus grande rendrait quelque chose de très difficile à gérer. Les personnes qui ne sont là que pour faire avancer leurs propres programmes minimisent ce qui doit être fait. Dans l’ensemble, nous avons essentiellement une vision unifiée en ce sens que chaque club, qu’il soit ou non d’accord avec la vision du FLOQ, souhaite développer la lutte dans la province. Là où ils diffèrent, c’est comment le faire, mais dans la plupart des cas, nous avons pu aller de l’avant pour mettre en œuvre les changements qui ont été recommandés pour nous rendre meilleurs, espérons-le, à l’avenir. Une bonne quantité de désaccord est toujours bonne, à condition que cela soit fait avec respect et cordialité, ce qui n’est parfois pas le cas. Une fédération plus petite ne signifie pas l’absence de dissension ou de négativité, cela signifie simplement qu’il n’y en a pas autant pour la plupart.

Bon développement à la base

De nombreux lutteurs d’hier et d’aujourd’hui ont fait leurs armes dans notre ligue secondaire locale. Certains des athlètes québécois aux Championnats du monde de cette année ont été développés localement et ont participé à la RSEQ (Réseau de Sport-Étudiant de Québec). Ces athlètes venaient de nos écoles secondaires locales, qui sont le plus souvent la première expérience d’une jeune personne dans la lutte. Notre prochain objectif serait d’impliquer les écoles françaises car cela pourrait être bénéfique à l’avenir. Ces athlètes de chez nous constituaient une bonne partie des membres de l’équipe du Québec présent dans l’équipe nationale aux Championnats du monde seniors et U23, ce qui est un autre indicateur du fait que nous sommes sur la bonne voie.

La victoire d’Alex Moore sur la Russie était impressionnante (Alex a lutté pour Selwyn House dans le RSEQ)

Notre future future superstar viendra-t-elle également de la RSEQ?

Des tournois locale décente

Bien que le nombre de tournois puisse toujours être plus élevé, je trouve généralement que les tournois organisés au Québec attirent un nombre varié de compétiteurs venant de plusieurs régions, notamment l’Ontario, les provinces maritimes et les États-Unis. Il y a toujours quelque chose à Montréal qui attire les athlètes de l’extérieur, qu’il s’agisse de concourir, que ce soit au Tournoi de Concordia, à l’Omnium du Québec ou à l’Omnium de Montréal. Cela ne veut pas dire que les autres provinces n’attirent pas le même type de foule diversifiée, c’est aussi globalement que j’ai tendance à remarquer cette variété dans les tournois québécois assez souvent que je ne vois pas dans les autres tournois lors que je voyage à des tournois durant l’année.

Bon recrutement

Encore une fois, je ne peux pas parler au nom d’autres clubs, mais je dirai que ce que j’ai remarqué au cours de la dernière année a été encourageant. Les Patriotes de St-Césaire avaient un nombre de médailles en bonne santé aux Championnats nationaux des moins de 17 ans de l’an dernier et tout porte à croire que leur santé sera saine pour les années à venir. Le Club de Lutte Mohawk, un nouveau club de l’année dernière, a pu remporter une médaille de bronze aux Championnats canadiens des moins de 19 ans et une 5e place aux championnats nationaux des moins de 17 ans, tandis que l’équipe de Tritton Top Team et CLIC comptait également des médaillés de bronze à ces mêmes nationaux. Le Club de Lutte de Riverdale avait un champion national aux Championnats nationaux juniors. Une fois encore, nous pouvons constater que ces clubs ont été capables d’attirer et de développer des athlètes. Enfin, notre équipe de Concordia a toujours été compétitive sur la scène universitaire au cours des deux dernières années et nos deux médailles aux Championnats du monde sont un bon indicateur que le recrutement et le développement font du bon travail. Encore une fois, la taille de l’échantillon est petite, compte tenu du nombre limité d’athlètes, nous devons considérer cela comme un point positif.

La première année de l’entraîneur Peter Montour avec son nouveau club a remporté une médaille de bronze au Championnat Canadien

Fortes performances sur la scène internationale

Bien que regarder le nombre de médailles soit un bon indicateur de succès, nous ne pouvons pas négliger nos athlètes qui ont de bonnes performances, mais ne pas nous contenter de remporter une médaille. Les victoires contre une opposition de qualité ne doivent pas être négligées, car elles sont la pierre angulaire d’un athlète de succès. Au Québec, un bon nombre de nos athlètes ont été compétitifs au niveau international, un exploit qui est une fois de plus impressionnant compte tenu de notre petite base d’athlètes. Les athlètes du passé au présent ont toujours été un facteur sur la scène internationale et notre cohérence au fil des ans doit être prise en compte.

En fin de compte, ces deux excellentes performances aux Championnats du monde ont de nombreuses racines. Les partenaires d’entraînement et l’entraînement dans leurs propres clubs doivent évidemment être pris en compte, de même que leur éducation en lutte de leur club précédent. Cependant, il faut également prendre en compte les soins reçus dans la province. Même si la lutte est un sport individuel, elle repose beaucoup sur une bonne structure de soutien pour que l’athlète réussisse. Cela signifie que l’environnement joue un rôle important dans le développement d’un lutteur. Après tout, dans une certaine mesure, de nombreux autres sports peuvent être assez bien entraînés individuellement, mais la lutte ne peut pas du tout. La lutte repose sur une salle remplie de bons partenaires d’entraînement et de bons entraîneurs. Même si notre nombre local peut toujours être plus élevé, notre capacité à produire des athlètes de qualité au fil des années doit être considérée comme impressionnante. À l’approche de la nouvelle saison et de l’approche des Jeux olympiques de 2020, on peut espérer un succès encore plus grand cette année.