Mercredi 9 avril 2025
En science, une théorie n’a pas été prouvée de manière irréfutable. Cependant, elle comporte suffisamment d’aspects mis en pratique pour pouvoir être utilisée jusqu’à sa réfutation. Une loi, au contraire, est irréfutable et prouvée. Elle a été soumise à des tests rigoureux et s’est avérée cohérente et fiable. Une loi est également appelée une règle. La différence subtile réside dans le fait qu’une loi est une règle appliquée par un tribunal. Par conséquent, lorsqu’on parle de lois et de règles, elles sont presque interchangeables. Cela m’amène à la Règle de Deux.
Un athlète, deux entraîneurs sont toujours suggérés
Pour ceux qui l’ignorent, la règle de deux a été instaurée par l’ACE (Association canadienne des entraîneurs) et est enseignée dans le cadre du PNCE (Programme national de certification des entraîneurs). Elle stipule que lors d’interactions avec des athlètes, en particulier des mineurs et des personnes de sexe opposé, un autre adulte doit toujours être présent si l’intervention se déroule dans un lieu non public. Cette mesure vise à protéger à la fois les athlètes et les entraîneurs, car certains actes déplorables commis par des entraîneurs dans divers sports ont entraîné des abus physiques, psychologiques et même sexuels.
De même, des athlètes animés d’un désir de vengeance ont accusé leurs entraîneurs d’irrégularités, soit pour obtenir gain de cause, soit pour ruiner leur vie. En bref, la Règle de Deux a été créée pour éliminer ce problème, et je suis personnellement d’accord avec elle.
Même sans la Règle des Deux, deux entraîneurs offrent une perspective différente
(Photo propriété de Walter Howor)
Si vous vous demandez pourquoi cette question a été soulevée, j’ai appris, lors d’une réunion du conseil d’établissement de mon école, que le gouvernement du Québec souhaitait instaurer des vérifications d’antécédents continues et approfondies (par opposition aux vérifications superficielles ponctuelles) de toutes les personnes en contact permanent avec les élèves. J’étais plutôt satisfait de cette information, à condition que cette vérification soit également communiquée à nos organismes nationaux et provinciaux, ce qui m’éviterait de la faire moi-même. Cela réduirait également le temps et les coûts liés à cette vérification. Cependant, cette question est encore en discussion et ne me dispensera pas de renouveler ma vérification des antécédents en vue d’un travail auprès de personnes vulnérables (VAPV), qui expirera cet été.
Certains entraîneurs pourraient s’y opposer, y voyant une remise en question de leur intégrité. Si ce sentiment était peut-être prédominant au début, l’état d’esprit des entraîneurs a évolué et est devenu plus que positif ces dernières années. Cependant, je suis opposé à l’idée qu’en tant qu’entraîneurs, nous devrions payer de notre poche et que l’organisation soit un véritable cirque. Après tout, si je suis coupable, serais-je vraiment pressé de le faire ?
Les entraîneurs qui savent diriger auront toujours quelqu’un d’autre avec eux
Une autre raison à cela est que, ces dernières années, on a insisté pour que les entraîneurs soient non seulement certifiés, mais aussi soumis à une vérification complète de leurs antécédents avant même de monter sur le tapis. L’objectif était d’assurer une uniformité et de mettre tout le monde sur la même longueur d’onde. Cependant, ces dernières années, cette pratique s’est quelque peu relâchée, car je vois de nombreuses personnes non certifiées dans les coins des différents tournois. Pire encore, certains entraîneurs se croient exemptés de cette obligation, car je ne les ai pas vus chercher à terminer, ni même à entamer, le processus de certification. Si tel est le cas, les normes ont été complètement abandonnées, ce qui ne peut que nuire au sport.
C’est en obtenant une certification que l’on apprend la règle de deux, ainsi que d’autres notions que certains de ces entraîneurs autoproclamés ignorent peut-être, ce qui renforce la sécurité de toutes les parties concernées. Seule la formation par la certification nous permet d’assurer un environnement sûr pour nos athlètes et nos entraîneurs.