Jeudi 31 mai 2018

Le tournoi Matteo Pellicone s’est terminé dimanche avec le tournoi de lutte sur les plages de Stintino en Sardaigne en Italie. Bien qu’aucun athlète québécois n’ait participé à l’événement de lutte sur les plages, peut-être était-ce pour le mieux alors que le tournoi s’est terminé avec deux jours difficiles de compétition. C’était la deuxième fois que je venais en Sardaigne, mais ma première fois en tant qu’entraîneur du tournoi et l’expérience s’est révélée être une véritable éducation. J’ai pu constater de visu le niveau de compétition auquel nos athlètes actuels seraient confrontés ainsi que les futurs et ce que j’ai vu m’inquiétait pour le moins.

Il est très difficile d’avoir une salle pour la lutte aussi belle au Canada

J’ai toujours soutenu qu’il y a un écart de niveau en ce qui concerne les lutteurs canadiens et notre compétition internationale. C’est une chose de lire sur les mauvais résultats ou de les voir en vidéo, c’est une autre chose de le voir en direct. Certaines des choses que j’ai vues étaient à quel point nos athlètes sont à la traîne en ce qui concerne les compétences de base. Certains de nos meilleurs athlètes juniors et seniors ont été battus au tournoi par les pays comme la Corée du Sud, l’Italie et l’Espagne. Ces pays ne sont pas des puissances dans la lutte sur la scène mondiale et pourtant, nos athlètes canadiens ont eu du mal à rivaliser et encore moins à gagner. Donc, la question est : quand est-ce que tout s’est mal passé ?

Une partie de l’ancienne génération d’entraîneurs à laquelle j’ai parlé a dit que les athlètes du passé étaient plus proches de leurs rivaux internationaux auparavant. Il suffit de regarder Gia Sissaouri aux Championnats du monde de 2001 pour voir un médaillé canadien dans les divisions des hommes aux Championnats du monde et le dernier homme à figurer dans le Top 5 était Cleo Ncube aux Championnats du monde de 2010, deux anciens athlètes qui ont lutté pour Québec. Nos femmes sont restées compétitives, mais comparées à la dominance qu’elles affichaient au cours des années précédentes, les résultats sont descendus un petit peu et il s’agit clairement d’un problème. La vraie question est maintenant ce qui peut être fait pour changer cela ?

Je n’ai pas la réponse à cela et à vrai dire, il n’y a pas de réponse concrète. Une multitude de choses doivent être changées avant que nous ne puissions jamais voir de meilleurs résultats de nos hommes au niveau international. Je pense que la première chose est de reconnaître qu’il y a un problème, c’est la première étape. Nous nous sommes contentés de dire que nos athlètes étaient compétitifs et qu’ils feraient mieux la prochaine fois, ce qui a clairement diminué l’importance de la compétition et en a fait un sport purement participatif plutôt que compétitif. Il doit certainement y avoir un changement de philosophie à cet égard. Ensuite, identifier ce qui peut être fait pour le changer est la prochaine étape logique. Un financement et des ressources limités vont certainement y faire obstacle, mais concentrons-nous d’abord sur les petits pas et voyons si nous pouvons au moins faire de petits progrès. Finalement est de mettre en œuvre les changements et avoir la patience de voir si cela fonctionne dans la génération suivante de lutteurs. Renoncer si les changements mis en œuvre ne portent pas leurs fruits dans les deux premières années serait contre-productif. Nous devons avoir la patience de le voir jusqu’au bout car, clairement, ce que nous faisons maintenant ne fonctionne pas.