Pourquoi les athlètes abandonnent-ils la lutte ? Cette question est souvent posée par les entraîneurs lorsque leurs athlètes abandonnent ou prennent leur retraite. Cela représente un déchirement pour beaucoup d’entre nous. Le coaching est comme l’enseignement, c’est-à-dire que c’est une vocation et que cela peut même surpasser en importance des choses comme notre travail. La plupart des gens ne se lancent pas dans le coaching pour des raisons financières au début. Nous nous lançons dans le coaching parce que nous avons ce désir ardent d’aider nos athlètes à atteindre leur meilleur niveau et à être la meilleure version possible d’eux-mêmes. Nous mettons tout notre cœur et notre âme dans cette entreprise et lorsque nos athlètes partent avant d’avoir atteint leurs objectifs ou d’avoir atteint leur potentiel, cela nous blesse profondément.

Depuis les Jeux du Canada de 2017, tous mes athlètes sont partis,

Les raisons qui poussent les athlètes à abandonner sont nombreuses. Cela peut être dû à une blessure ou à d’autres facteurs. La vie sociale, les problèmes familiaux ou un changement de perspective peuvent également en être la cause. Quelle que soit la raison, le départ est toujours douloureux.

Au cours de ma carrière d’entraîneur, j’ai vu de nombreux athlètes quitter prématurément le sport pour une multitude de raisons. À ce moment-là, le doute s’installe parfois, car vous pouvez penser que vous auriez pu faire les choses différemment. Parfois, vous pensez qu’un moment clé au cours d’un entraînement, d’une compétition ou même d’une interaction a pu amener votre athlète à quitter le sport. En fin de compte, le plus souvent, c’est l’athlète et pas nécessairement vous. Les athlètes ne partagent pas toujours ouvertement leurs pensées et leurs sentiments. La façon dont nous voyons les choses de notre point de vue peut être totalement différente de celle de l’athlète et, par conséquent, les affecter de manière très différente de ce que nous aurions pu penser. Nous ne sommes pas des télépathes, nous ne pouvons donc que supposer que nous faisons de notre mieux. Laisser ce doute s’infiltrer dans vos pensées peut vous faire plus de mal que de bien à long terme.

Que ce soit à cause d’interférences familiales,

Cela dit, la capacité d’analyse personnel est toujours la référence d’un bon entraîneur. Penser que vous n’avez pas joué un rôle dans la décision de l’athlète de quitter le sport n’est pas réaliste. Même si vous avez tout fait correctement, selon votre estimation, une partie de l’athlète peut associer sa raison de quitter le sport à vous, que ce soit vrai ou non. Penser que vous auriez pu empêcher cela ou que vous auriez toutes les réponses à ce problème n’est pas toujours plausible. Penser également que vous pouvez y arriver tout seul à un solution est une erreur qui confine souvent à l’ignorance. Penser que vous n’avez pas commis d’erreurs dans votre gestion de l’athlète est également une faiblesse. J’essaie chaque fois que je le peux de contacter différentes personnes pour obtenir un point de vue différent sur la façon de gérer une situation donnée. Parfois j’avais raison, parfois j’avais tort. C’est comme ça que les choses sont.

Une tragédie personnelle,

Il n’est pas réaliste de s’attendre à ce que les athlètes restent dans le sport pour la reste de leurs vies. Ce qui est dommage, comme je l’ai déjà mentionné, c’est que certains de mes athlètes ont quitté le sport avant d’avoir atteint leur plein potentiel. Bien qu’il soit impossible de prédire l’avenir, en tant qu’entraîneur, on peut souvent voir où un athlète peut atteindre son apogée. Parfois, on sait que le plafond est bas, et c’est normal. Parfois, le potentiel de cet athlète est illimité. Dans les deux cas, quitter le sport prématurément représente une occasion manquée.

Ou alors ils ont tout simplement perdu leur motivation…

Une chose que nous ne saurons généralement jamais, c’est si l’athlète regrette sa décision à l’avenir. Dans de rares cas, vous reprendrez contact avec l’athlète et il pourra vous dire s’il l’a fait ou non. Mais le plus souvent, surtout si le lien était fort, les réunions sont rares. La douleur, qui peut être profonde, peut faire obstacle à cela. Certains athlètes peuvent dire que c’était pour le mieux et qu’ils n’ont aucun regret. D’autres peuvent dire que quitter le sport était la pire décision qu’ils aient prise et qu’ils aimeraient pouvoir revenir en arrière. Malheureusement, nous ne pouvons pas changer le passé et ce regret vivra avec eux pour toujours.

En fin de compte, la plupart des lutteurs de nos programmes scolaires abandonnent avant d’avoir atteint leur plein potentiel.

À mon avis, il est toujours préférable d’avoir essayé et échoué que d’abandonner. Au moins, on peut partir avec la tranquillité d’esprit d’avoir fait tout ce qu’on pouvait au lieu de tout gaspillé. Mais un jeune qui n’a pas vécu cela pense savoir ce qui est le mieux pour lui. Le plus souvent, il finit par se battre avec les personnes qui essaient le plus de l’aider avant de partir, leur donnant presque comme raison que l’entraîneur a perdu confiance ou patience avec lui, justifiant ainsi sa décision d’abandonner. Après cela, il est presque certain que l’athlète partira car il a construit ce récit dans sa tête qu’il n’a pas le choix.

En fin de compte, c’est quelque chose que nous devons gérer en tant qu’entraîneurs. Je ne pense pas que cela devienne plus facile avec le temps.