Mercredi 18 septembre 2019
Ce week-end, je commence mon diplôme d’études supérieures en coaching au Centre national de formation des entraîneurs à Toronto. Pour être honnête, je n’étais pas tout à fait sûr de pouvoir poursuivre dans cette voie car je ne pouvais pas le faire au Québec en raison de la rigidité du programme québécois offert uniquement un jour de la semaine. Pour le faire, cela signifierait que je devrais quitter mon emploi ou prendre un congé sabbatique pour le poursuivre. Vu le coût de quitter mon emploi, j’ai décidé de poursuivre d’autres options. Après avoir appelé l’Association des entraîneurs L’Alberta pour savoir si je pouvais le recevoir par correspondance L’Association des entraîneurs l’Ontario était plus flexible et rendait donc les perspectives beaucoup plus attrayantes. Ce n’est pas que voyager jusqu’à présent soit un incitatif, mais l’occasion était belle et bien présente. Mon prochain dilemme est lié au manque d’occasions potentielles d’utiliser mon nouveau diplôme avancé, car les occasions d’entraînement sont très difficiles à trouver au sein de l’équipe nationale et être un entraîneur à temps plein être presque impossible dans un sport amateur au Canada. Donc, avec tout ce qui se passait contre moi, je commençais à penser que ce serait une perte de temps et d’argent que de passer à un niveau supérieur de certification. Après tout, avec mon niveau 3 du PNCE, je peux être entraîneur dans tous les tournois internationaux que je suis capable de faire, alors quel serait l’avantage d’une augmentation de la certification ? Rien que je puisse voir.
L’entraînement au tournoi Matteo Pellicone Ranking Series était un vrai régal cette année
Tout en débattant des avantages et des inconvénients, j’ai décidé de demander à certains de mes collègues entraîneurs ce qu’ils pensaient de faire et ils ont eu des réponses très intéressantes à ce problème, que ce soit pour suivre ou non le cours. Une de mes principales motivations pour obtenir la mise à niveau était de faciliter les entraînements d’un jour aux Championnats du monde et peut-être ensuite aux Jeux olympiques. Cela a toujours été mon rêve en tant qu’entraîneur car je n’ai jamais réussi à le faire en tant qu’athlète.
J’ai réalisé que même si je ne pouvais réaliser mon rêve en tant qu’athlète, être là en tant qu’entraîneur pourrait être tout aussi enrichissant, voire plus. Après tout, quoi de mieux que d’aider quelqu’un à réaliser son rêve ? Cependant, il y avait toujours cette voix dans ma tête qui disait que je devais continuer à suivre le cours, sachant qu’il n’y aurait pas de récompense immédiate à venir et que cela ne pourrait pas augmenter mes chances de m’aider à réaliser mes rêves. Donc, avec tous ces obstacles devant moi concernant cette mise à niveau de coaching, la vraie question que je devais me poser était de savoir pourquoi je coachais ? Une autre question que je commence à me poser était la suivante : les gains potentiels l’emportent-ils sur les inconvénients associés ? Les aspects négatifs devraient être le fait qu’il y a beaucoup de travail attaché aux cours. Avec mon équipe d’école secondaire et les athlètes du centre national d’entraînement, mon travail à plein temps en tant qu’enseignante, mes responsabilités vis-à-vis du site Web du FLOQ, sans parler de la nécessité de maintenir des interactions familiales et sociales positives, aurais-je même le temps ? Le coût serait un autre problème, de même que les voyages périodiques à Toronto. Le dernier mais non le moindre, il a également été déduit que quel que soit mon niveau d’entraînement, j’aurais beaucoup de difficulté à être placé dans une équipe donnée pour laquelle je me suis porté candidat, car la sélection des entraîneurs pour les tournois internationaux peut parfois être déconcertante avec très peu qui soit transparent. En ce qui concerne les gains potentiels, je serais l’un des rares entraîneurs au Canada à atteindre ce niveau. Je pourrais aussi apporter de nouvelles connaissances et stratégies à mon équipe scolaire et de club et, ce qui serait le moins important, cela aiderait mon développement personnel dans le sport. J’ai commencé à penser alors que tout cela renforcerait mon entraînement professionnel, mais je devais examiner de près mes motivations personnelles. J’ai réalisé que la plupart de mes motivations personnelles pour le coaching ne concernaient pas que les résultats et que cela entraînait davantage de succès plus personnels à l’athlète. Parfois, ces succès n’ont rien à voir avec des résultats sur le podium.
Propriété photo de proactivecoaching.info
Je repense aux nombreuses années que j’ai entraînées (vingt-sept exactement) et je me rends compte que les choses qui m’ont procuré le plus grand plaisir en tant qu’entraîneur n’ont pas été une conséquence directe des performances sur le tapis de lutte mais des choses qui s’étaient déroulées hors de celui-ci. Des choses comme voir un enfant devenir un adulte me viennent à l’esprit. Un enfant qui est resté à l’école à cause de la lutte ou un athlète qui s’est élevé d’une situation familiale difficile à cause du sport ce sont d’autres. Un athlète qui a appris la valeur de la forme physique grâce à la lutte et qui a changé non seulement son corps mais sa vie. Quelqu’un qui a appris la valeur de la persévérance et de cette attitude “ne dites jamais”, à cause de la lutte, est extrêmement gratifiant. Ce sont aussi des victoires et constituent donc un grand succès pour moi. Ne vous méprenez pas, comme tout entraîneur, les résultats sont importants et je m’efforcerai toujours de tirer le meilleur parti de chacun de mes lutteurs. Cependant, comme les athlètes sont différents, votre méthode d’entraînement et les résultats attendus doivent être différents pour chacun d’eux. Pour certains, les résultats sont moins importants que le voyage emprunté par la lutte et la destination réelle est parfois très différente de ce à quoi ils s’attendaient. Les leçons qu’ils ont apprises en cours de route changent la vie et sont parfois plus significatifs qu’une médaille d’or. En fin de compte, prendre le diplôme avancé de coaching pourrait m’aider à devenir un meilleur entraîneur et cela me permettra de mieux faire pour aider mes athlètes. Finalement, n’est-ce pas pour cela que nous entraînons ?