Dimanche 7 octobre 2018

La “Semaine de l’entraîneur”, selon le PNCE, a pris fin il ya environ une semaine. Je voulais publier quelque chose à ce sujet pour souligner le travail acharné de nos entraîneurs québécois dans notre province pour maintenir ce sport. Et ne vous méprenez pas, il y a beaucoup d’entraîneurs qui font exactement cela. Ils abandonnent une grande partie de leur temps libre, investissent leur cœur et leur âme dans le sport sans trop se préoccuper de quelque récompense externe que ce soit. Je pourrais nommer tous ces entraîneurs et moi-même, mais ce n’est pas le but de cet article. Je veux plutôt parler de toutes les difficultés que traversent les entraîneurs. Personne ne le voit jamais parce que nous avons fait preuve de courage, mais certains de ces incidents sont déchirants pour le moins.

Les entraîneurs feront toujours preuve de courage

Il y a quelque temps, je traversais une période difficile dans ma carrière d’entraineur. Sans entrer dans trop de détails, l’un de mes propres entraîneurs m’a rappelé que “le coaching est un travail ingrat”, mais il a également déduit que ce n’était pas pour cela que nous le faisions. Nous espérons recevoir un remerciement personnel de temps en temps, mais nous ne nous attendons pas à ce que les projecteurs soient au rendez-vous et nous ne le faisons pas pour notre propre gratification. Si vous le faites pour cela, alors vous êtes entraîneur pour toutes les mauvaises raisons. Les entraîneurs font ce qu’ils font parce qu’ils veulent que leurs athlètes réussissent. Ils mettent leurs cœurs et leurs âmes dans leurs athlètes et ils ressentent la même douleur, sinon plus, lorsque leurs athlètes ne réussissent pas. Cette douleur peut aller de minime à extrêmement intense. À certains égards, les entraîneurs ont souvent assimilé leurs athlètes à ne pas réussir à la peine de perdre un être cher. Voilà à quel point certains entraîneurs ont investi dans leurs athlètes.

Les bons entraîneurs mettent leur coeur et leur âme dans leurs athlètes

La “Semaine de l’entraîneur” commence donc et au lieu de lire tout le jargon publicitaire qui était sur le site Web du PNCE, j’ai pris cette semaine pour envisager ma carrière d’entraîneur. Je suis entraîneur depuis maintenant plus de vingt-cinq ans, ce qui représente à la fois un travail de vie et une carrière en même temps. J’ai passé les dix-huit années que j’ai passées en tant qu’athlète et on peut dire sans crainte d’avoir abandonné ces années de compétition. Je suis maintenant entraîneur et non plus un athlète. Au cours de ces nombreuses années, j’ai eu le plaisir d’entraîner des athlètes vraiment exceptionnels. Peu d’entraîneurs peuvent prétendre à cela. En tant qu’entraîneur, vous voulez être impliqué dans leur succès et je pense qu’il serait prudent de dire que j’ai eu ma juste part. Mais avec le succès vient aussi l’échec. Parfois, l’échec fait tellement mal que vous avez du mal à continuer. Pour mes collègues entraîneurs, comment avez-vous géré ces sentiments intenses qui peuvent parfois friser la dépression ? Comment avez-vous évolué ? Parfois, ces sentiments sont si intenses que vous oubliez le bien que vous avez fait dans votre carrière d’entraîneur. Mais là encore, je suppose que c’est la nature humaine, car nous semblons toujours revenir à nos échecs plutôt qu’à nos succès. Ou peut-être que c’est juste moi.

Au cours de mes années, j’ai eu ma part de souffrance dans ces domaines. Des athlètes extrêmement talentueux ont démissionné au moment où ils commencent à connaître du succès. J’ai des athlètes que j’ai construits à partir de pratiquement rien qui a décidé d’arrêter et des athlètes qui m’ont dit qu’ils ne voulaient plus de moi dans leur coin pour les tournois. Tout cela a pris un péage et on doit se demander combien de plus puis-je prendre ? Je suis sûr que si je demandais à l’un de mes collègues entraîneurs, ils vivraient des expériences très similaires aux miennes. Pour être clair, ce n’est pas un appel à la pitié, ni un moyen de décharger ma colère. Je voudrais plutôt tendre la main à tous les entraîneurs qui ont vécu le chagrin dont je parle et savoir que vous n’êtes pas seul. Continuez à combattre le bon combat, entraînez et inspirez vos athlètes et faites de votre mieux pour ne jamais abandonner. Ils disent que la misère aime la compagnie, mais il vaut mieux ne pas s’y attarder. Au lieu de cela, je suggérerais de le traiter comme vos jours de compétition et d’en tirer des leçons pour aller de l’avant. Vous devez également savoir que tous les entraîneurs ont fait de cette vocation très difficile votre vocation, vous n’êtes pas seul. Lâche pas.